Vie de merde

Je n’aurais jamais le temps
D’écrire toute ma vie
Dans des poèmes excitants
des récits manuscrits

J’en ai pourtant des choses
A raconter, à dire
En usant de belles proses
En y mettant des rires.

En y mettant la joie
Qui anime mon cœur,
Pour raconter qu’une fois
J’ai eu bien des malheurs.

Dire qu’étant enfant
J’ai souffert, j’étais triste
D’être différent
De faire parti d’une liste.

La liste des exclus
Des faibles, des mauvais.
La liste des reclus
Ceux qu’on frappe sans arrêt.

J’ai été un enfant
Je le regrette amèrement,
J’aurais voulu disparaître
Et non pas un jour naître.

N’être qu’un enfant
Fragile et isolé
Naître de parents
Qui pourtant m’ont aimé

Ils m’ont aimé si fort
Qu’ils m’en ont étouffé.
Je ne serais jamais fort
Mais je leur ai pardonné.

Longtemps j’ai été triste
J’aurais voulu mourir.
Mais j’ai joué les artistes
Pour mieux me convertir.

Convertir à la vie
Au bonheur retrouvé
D’avoir pu, c’est ainsi
Jouir de la bonté.

Qu’a bien voulu m’offrir
Un jour une jolie fille.
Celle pour qui souffrir
Est une pacotille.

Elle m’aime et m’aimera
C’est ainsi je le sais.
De notre amour naîtra
Un enfant si parfait,

Que je l’aimerais toujours
Même dans le malheur.
J’en ferais les contours
Avec des morceaux de mon cœur.

Je l’étoufferais d’amour
Le couverais de bonheur.
Mais j’laisserais libre cours
A ses envies, ses humeurs.

Et j’en ferais un homme
Un grand parmi les grands.
J’en ferais un bonhomme
De ce petit enfant.

Alors je serais vieux
Et je pourrais mourir.
Je serais malheureux
De passer à souffrir.

Le reste de ma vie
Commencer dans l’erreur.
Une comi-tragédie
Dont je ne suis l’auteur.

Mais déjà Lucifer
Et sa langue fourchue.
Me poussera vers l’enfer
De sa lance pointue.

Moi qui n’ai vécu
Une vie sans décence.
N’aurais pas non plus
Une mort sans souffrance.

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